Qui a entendu parler de cette héroïne généreuse et déterminée qui force l’admiration par son courage ? Découvrez qui était Irena Sendler, « Juste parmi les Nations ».
Une famille engagée
Irena Sendler (née Krzyżanowska) voit le jour en Pologne, le 15 février 1910, dans une famille déjà engagée politiquement et socialement. Son arrière-grand père en 1863 comme son père en 1905 avaient participé à des soulèvements contre l’Empire russe. Son père médecin meurt du typhus en 1917 en soignant les plus pauvres.
Lycéenne, Irena s’engage dans le scoutisme puis, étudiante à Varsovie, elle s’insurge déjà contre les mesures antisémites dont elle est témoin, ce qui lui attire des ennuis à l’université.
Varsovie dans la guerre
Quand l’Allemagne nazie envahit la Pologne en septembre 1939, Irena Sendler travaille au service d’aide sociale à la mairie de Varsovie. Elle vient en aide aux familles pauvres de la capitale, assez souvent des familles juives victimes des mesures discriminatoires instaurées en Pologne avant même l’occupation nazie.
En novembre 1940, la population juive de Varsovie est enfermée dans un quartier réservé et interdit aux non-juifs : c’est le ghetto de Varsovie. Jusqu’à 400 000 personnes vont s’y entasser sur quelques kilomètres carrés pendant toute l’Occupation.
Les conditions de vie y sont épouvantables : surpopulation, famine, maladies et rafles régulières vers le camp d’extermination de Treblinka. Une insurrection désespérée des Juifs du ghetto en avril 1943 sera prétexte à sa destruction par les Allemands.
Le combat d’Irena Sendler
En sa qualité d’assistante sociale, Irena Sendler a l’autorisation, avec ses collègues, d’entrer dans le ghetto de Varsovie, officiellement pour y surveiller les conditions sanitaires. Elle s’intéresse d’abord au sort des enfants orphelins errant dans les rues du ghetto puis organise la fuite des enfants que lui confient leurs parents, conscients de leur éviter ainsi une mort certaine. Les enfants sont cachés dans des sacs de pommes de terre, des coffres et même des cercueils pour échapper à la fouille au sortir du ghetto.
En 1942, elle s’engage dans le mouvement clandestin de résistance Zegota, le Conseil d’aide aux Juifs. Au sein de ce groupe, sous le pseudonyme de Jolanta, elle parvient à faire sortir du ghetto près de 2 500 enfants juifs qui seront cachés dans des orphelinats, des couvents ou des familles d’accueil.
Mais elle est arrêtée par la Gestapo sur dénonciation le 20 octobre 1943. Elle garde le silence sous la torture, les jambes brisées. Alors qu’elle va être exécutée, le groupe Zegota parvient in extremis à la faire évader en février 1944. Elle continue son combat sous une autre identité jusqu’à la libération.
La reconnaissance
L’attitude héroïque d’Irena Sendler va pourtant rester presque ignorée pendant des décennies. En 1965, elle reçoit le titre de « Juste parmi les Nations » que l’organisation israëlienne Yad Vashem pour la mémoire de la Shoah attribue aux milliers de personnes ayant sauvé des Juifs de l’extermination pendant la 2ème guerre mondiale. Elle deviendra même « Citoyenne d’Honneur » de l’État d’Israël en 1991.
Mais ce n’est que dans les années 2000 que la Pologne et la communauté internationale la consacrent par plusieurs prix et une candidature au Prix Nobel de la Paix en 2007. En 2008, à l’âge de 98 ans, s’éteint cette héroïne si discrète qui, toute sa vie, appela « tous les gens de bonne volonté à l’amour, la tolérance et la paix ».
